Financement

Peut-on emprunter avec l’AAH ?

handicape maison

Souscrire un prêt quand on est bénéficiaire de l’AAH peut s’avérer très difficile. Mais pour autant, ce n’est pas impossible ! Voici plus en détail les freins rencontrés par les éventuels emprunteurs bénéficiant de l’AAH et les différentes solutions pouvant être recherchées.

Qu’est-ce que l’AAH ?

L’Allocation aux Adultes Handicapés est une aide financière accordée aux adultes de plus de 20 ans atteints d’un handicap (le taux d’incapacité doit être d’au minimum 80%). Des critères de résidence et de ressources sont également à prendre en compte pour que le dossier soit étudié par la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). Le montant de l’Allocation varie en fonction des éventuelles autres ressources financières dont pourrait bénéficier la personne. Néanmoins, il ne peut pas dépasser 903,60 euros. Peuvent s’ajouter à cela environ 180 euros de complément de ressource, pour les personnes étant atteintes d’un handicap lourd, ou environ 100 euros de majoration pour la vie autonome.

Les difficultés rencontrées lors d’une demande d’emprunt

Peu d’établissements bancaires accordent des demandes de prêts à des personnes ne disposant pas de garanties telles qu’un salaire ou des ressources similaires. Et même en emploi, si celui-ci n’est pas en CDI, l’obtention d’un crédit n’est pas toujours évident. Les banques ont besoin de s’assurer qu’elles ne prennent aucun risque de défaut de paiement avant d’accorder un financement. La stabilité des revenus et la situation financière en générale sont des critères regardés avec beaucoup d’attention lors de l’examen des dossiers.

L’AAH n’est pas considérée comme une source de revenus stables et elle ne sera donc pas prise en compte dans le calcul de la capacité d’emprunt du ménage. C’est notamment pour cette raison qu’obtenir un crédit bancaire lorsque l’on touche l’AAH est assez compliqué. Sauf si la personne peut travailler et perçoit l’AAH uniquement comme un complément à son salaire, car, dans ce cas, son dossier sera beaucoup plus intéressant pour les banques.

De plus, la plupart des organismes prêteurs exigent que l’emprunteur souscrive une assurance. Il faut savoir qu’il est plus difficile pour les personnes souffrant de handicap, bénéficiaires ou non de l’AAH, d’obtenir une assurance emprunteur. C’est également le cas pour les personnes souffrant ou ayant été touchées par une maladie grave. En effet, les assurances sont souvent réticentes à l’idée de couvrir un emprunt immobilier lorsque le dossier est constitué par une personne malade et/ou handicapée car le degré de risque sera considéré comme « aggravé ». C’est le terme utilisé pour signifier que l’assuré présente plus de probabilités qu’un sinistre survienne au cours de son remboursement de prêt par rapport à d’autres personnes.

Des solutions

Lorsque le dossier n’est pas assez solide, trouver un co-emprunteur ayant des revenus stables, comme un emploi en CDI par exemple, peut vraiment être un plus. La personne bénéficiant de l’AAH peut elle aussi être co-emprunteuse d’une personne ayant des revenus plus stables. Ces deux solutions permettront de présenter à la banque un dossier bien plus intéressant, qui aura donc plus de chance d’aboutir positivement !

Concernant la souscription à une assurance emprunteur, il est important de savoir que la convention AERES (S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) s’applique automatiquement lorsque la demande émane d’une personne en situation de handicap. Cela ne veut pas dire que la demande sera automatiquement acceptée, mais elle oblige par contre l’assureur à l’étudier en appliquant un droit à l’oubli et en utilisant une grille de référence.

Si la demande d’assurance est refusée, l’emprunteur devra apporter d’autres garanties à sa banque. Dans ce cas, une hypothèque ou un nantissement pourront être envisagés.